515AP Fonds Pablo Picasso

Répertoire numérique détaillé des séries A à H et inventaire analytique de la série C.

Cote

515AP

 

 

Dates

1900-1973

 

 

Importance matérielle

90 mètres linéaires 

 

 

Notice biographique

Né le 25 octobre 1881 à Málaga, Pablo Ruiz Blasco y Picasso est le fils de José Ruiz Blasco, peintre et professeur de dessin (1838-1913), et de Maria Picasso y Lopez (1855-1939).  


Dès 1900, Picasso se rend à Paris ; il y retourne en 1901 et 1902, avant de s’y installer définitivement en 1904. Il fréquente notamment le cercle des artistes du Bateau-Lavoir à Montmartre, parmi lesquels Max Jacob (1876-1944), Amedeo Modigliani (1884-1920) et Kees van Dongen (1877-1968). Ici, il exécute Les Demoiselles d’Avignon. C’est toujours dans l’animé quartier de Montmartre qu’il fait la connaissance du modèle Fernande Olivier (1881-1966).  
En 1907, l’artiste rencontre le galeriste allemand Daniel-Henry Kahnweiler (1884-1979), qui le soutient jusqu'en 1914. Au cours de la Première Guerre mondiale, Picasso intègre le milieu des Ballets russes et collabore avec l’impresario Serge de Diaghilev (1872-1929). Après le conflit, en 1918, il épouse la danseuse russe Olga Khokhlova (1891-1955). De leur union, naît un fils, Paulo (1921-1975).  


En 1918, il se lie à un nouveau marchand, Paul Rosenberg (1881-1959) et, à partir de 1924, il côtoie le poète André Breton (1896-1966) et le cercle des surréalistes. En 1927, il rencontre Marie-Thérèse Walter (1909-1977), qui donnera naissance à une fille, Maya (1935-2022).  
Lorsque la guerre civile espagnole éclate en 1936, Picasso prend parti contre le dictateur Francisco Franco. En remerciement, les Républicains le nomment directeur du musée du Prado. Après le bombardement meurtrier de Guernica, le 26 avril 1937, l'artiste, qui avait reçu commande d'une peinture pour décorer le pavillon de la République espagnole de l'Exposition internationale de 1937 à Paris, réalise l’impressionnant tableau Guernica (Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, 1937), dont il existe un témoignage photographique exceptionnel, réalisé par l’artiste Dora Maar (1907-1997), devenue sa compagne au cours des années 1930.  
 

Lorsque la Seconde guerre mondiale éclate en 1939, Picasso s'installe à Royan. En août 1940, il revient habiter à Paris, qu’il ne quitte plus jusqu’à la fin du conflit. En 1943, il rencontre la peintre Françoise Gilot (1921-2023), avec laquelle il vit pendant une dizaine d'années et dont il a deux enfants, Claude (1947-2023) et Paloma (née en 1949).  
Au sortir de la guerre, en 1944, Picasso prend part pour la première fois à un salon d’artistes : il s’agit du Salon d’Automne, dit de la Libération, où il présente une cinquantaine d’œuvres majeures, dont la sculpture L’Homme au mouton (1943). En cette même année, il adhère au Parti communiste et exécute La Colombe de la Paix. Il renoue aussi avec le marchand Kahnweiler, qui travaille désormais avec sa belle-fille, la galeriste Louise Leiris (1902-1988).  
 

À partir de 1946, Picasso s’installe dans le Sud de la France et consacre essentiellement une part importante de son temps à la production céramique, en se liant à l’atelier Madoura de Vallauris. Très attaché à la ville de Vallauris, en 1950 il offre un bronze de L’Homme au mouton à la municipalité communiste.  
Entre 1952 et 1953, il rencontre Jacqueline Roque (1926-1986), collaboratrice de la poterie Madoura, qui devient son épouse en 1955 et avec laquelle il va habiter la villa-atelier La Californie sur les hauteurs de Cannes.  
 

En 1961, Picasso s'installe à Mougins, sa dernière résidence. L'année suivante, il reçoit le prix Lénine de la paix. En 1966, l’exposition Hommage à Pablo Picasso au Grand Palais, au Petit Palais et à la Bibliothèque nationale présente au public (900 000 spectateurs) plus de 600 œuvres de l’artiste (peintures, sculptures, dessins et gravures), retraçant l’ensemble de son œuvre. En 1971, une autre exposition, pour ses 90 ans, est inaugurée par le président Georges Pompidou dans la Grande Galerie du Louvre.  
Picasso meurt à Mougins le 8 avril 1973.

 


Historique de la conservation 

Les archives Picasso ont été données à l'État, par ses ayants droit, en 1992 (convention du 20 décembre 1991). Distinct de la dation de 1979 qui avait permis de constituer les collections du musée, ce don a été fait conjointement à la Direction des Archives de France et à la Direction des Musées de France. Cent cartons de déménagement contenant les archives avaient été déposés, le 24 novembre 1980, dans les locaux de la préfiguration du futur musée Picasso, rue de la Manutention, puis, en 1992, à l'Hôtel Salé, rue de Thorigny.  
La convention de don accessoire précisant que les correspondances familiales ne sont pas concernées par le don, au fil des années les héritiers ont récupéré les lettres à caractère familial, notamment celles d’Olga Khokhlova, Marie-Thérèse Walter et François Gilot, jadis déposées au musée. 
Quelques photographies prises par Laurence Marceilhac-Berton, alors documentaliste au musée, permettent de se faire une idée de l'état du fonds avant traitement. Apparemment, Picasso avait apporté un soin tout particulier à la correspondance qu'il avait reçue, la classant chronologiquement (paquets ficelés) jusqu'à son départ pour le Midi (d’abord à Antibes en 1946). L'artiste avait également classé à part les documents à caractère financier ainsi que les coupures du Lit tout. Un important travail de classement des archives avait aussi été effectué par Jaime Sabartés, ami, poète et secrétaire particulier de Picasso de 1935 à 1946.

 

 

Modalités d'entrée

Don à l'État, pour affectation au Musée national Picasso-Paris (1991)

 

 

Présentation du contenu 

La correspondance reçue par Pablo Picasso (1881-1973) de 1901 à 1972 constitue la majeure partie du fonds. Hormis quelques pièces isolées en séries A et B ainsi que la collection du Lit-tout, le fonds est composé essentiellement de correspondance et de pièces jointes extraites des courriers - cartes de visite, manuscrits, dessins, cartons d’invitation aux évènements, photographies, etc., classées par ordre alphabétique, chronologique, typologique ou thématique. 

 

  
La série A du fonds regroupe les papiers personnels et administratifs de l’artiste, documents isolés des séries de correspondance ou documentation. Dans cette série on trouve, tout d’abord, des documents d’état civil, parmi lesquels les passeports de Picasso et de sa première femme Olga Khokhlova, le célèbre serment de fidélité fait par le couple au moment de son mariage en 1918, ou encore la carte de délégué de Picasso au Congrès mondial de la Paix (A 1-13).  
Il y a, ensuite, de nombreux billets d’entrée à différentes manifestations artistiques et culturelles (musées, expositions, cirques, cinémas, etc.) (A 14-80). La série contient également des agendas et des carnets d’adresses (A 81-85) ; des éphémérides (A86-89) ; des pense-bêtes et courts messages adressés à Picasso (A 89-91) ; des objets personnels tels que des rubans et des boîtes d’allumettes (A 92) ; quelques documents médicaux (A 93-100) ; enfin, des dossiers concernant les animaux de compagnie de l’artiste, nombreux tout au long de sa vie (hiboux, chiens, colombes, et même une chèvre) (A 101-102).  
Une partie conséquente de la série A se rapporte à la gestion financière du patrimoine de l’artiste espagnol, qui a vécu à Paris du début de 1900 jusqu’à 1946, avant de s’installer dans le Sud de la France. On y trouve notamment des documents comptables et bancaires (A 103-181), mais aussi la correspondance avec son personnel de maison, in primis le chauffeur Marcel Boudin, au service de l’artiste pendant près de vingt ans, ainsi que d’autres documents concernant des prestations de service occasionnelles (A 182-208) ; enfin, des factures, notes et correspondances de fournisseurs divers : bijoutiers, plombiers, mécaniciens peintres, etc. (A 209-300).  
La troisième et dernière partie de la série A est celle relative à la corrida et aux combats de coqs, activités dont Picasso était un aficionado. Il y a des lettres, tracts et affiches de détracteurs, des coupures de presse, des monographies et publicités pour des ouvrages sur la corrida, ou encore des programmes de spectacles (A 301-310).  
 

 

La série B regroupe des compositions écrites et graphiques de Picasso, classés par typologie : les écrits contiennent des poèmes, une déclaration politique, projets de lettres de l’artiste, des signatures et, surtout, de nombreuses mentions manuscrites sur différents imprimés issus principalement de la correspondance (B 1-41) ; il y a, ensuite, des croquis réalisés par Picasso et ses enfants, mais aussi plusieurs croquis anonymes (B 42-44) ; les découpages (B 45) et les pliages (B 46) clôturent la série B.    

 

La série C regroupe ce qu’il est convenu de nommer la correspondance « à contenu », classée alphabétiquement par nom de scripteurs (C 1-4322). Elle couvre un arc chronologique très vaste, du début du XXe siècle à la mort de l’artiste (1973).  
Les typologies documentaires sont très variées : des lettres manuscrites ou dactylographiées, des billets de visite, des dessins, des cartons d’invitation, des cartes postales, quelques photographies – la plupart ont été retirées et intégrées au fonds photographique du musée – et même, parfois, des objets très curieux, tels qu’un chewing-gum datant des années 1920, ou encore des médicaments !  
Dans cette série on retrouve des noms illustres du monde artistique, littéraire et, au plus large, culturel (Guillaume Apollinaire, Georges Braque, André Breton, Jean Cocteau, Salvador Dalí, Henri Matisse, Gertrude Stein…), avec lesquels Picasso a entretenu une correspondance suivie pendant plusieurs années. Très intéressants pour étudier l’œuvre de Picasso sont, en particulier, les courriers des galeristes qui ont travaillé avec l’artiste. 
Nombreuses sont aussi les lettres de journalistes de magazines renommés (Paris Match, Vogue, etc.), qui sollicitent Picasso pour répondre à des interviews ou pour des prises de vue dans son atelier. Rares sont les courriers des membres de la famille Picasso, les héritiers ayant récupéré la correspondance les concernant1.Des courriers anonymes ou de scripteurs non identifiés clôturent la série.  
A signaler que dans cette série il n’est pas rare de retrouver également des correspondances de personnes non célèbres, voire inconnues, qui s’adressent à l’artiste pour les raisons les plus disparates : envoi d’un manuscrit ou d'une carte d’anniversaire, demande d’un dessin signé par l’artiste, invitation à participer à un événement, etc. 
 

La série D, classée par typologie documentaire, contient la correspondance sérielle émanant d'anonymes, admirateurs, détracteurs ou solliciteurs divers. Les sous-séries sont les suivantes: cartes de visite (D 1-23) ; faire-part (D 24-38) ; cartes, télégrammes et lettres de vœux (D 39-76) et d’anniversaires (D 77-94), relatifs, par exemple, au quatre-vingtième anniversaire de Picasso (1961), qui fut un évènement de portée internationale ; lettres, poèmes et dessins d'admirateurs (D 95-183) ; demandes d'œuvres (D 184-222) ; propositions de ventes d'œuvres (D 223-247) ; échanges d’œuvres (D 248-261) ; demandes d'autographes (D 262-307) ; demandes de conseils artistiques (D 308-351) ; demandes d'enquêtes (D 352-385) ; demandes d’interviews (D 386-424) ; demandes d’aides (D 425-460) ; requêtes diverses (D 461-498) ; lettres de détracteurs (D 499-519) – dont celles envoyées suite à la participation de Picasso au Salon d’Automne de 1944 – ; enfin, dessins issus essentiellement des correspondances de la série D (D 520-556).  


La série E est consacrée à l'œuvre artistique de Picasso. Elle comprend, tout d’abord, les correspondances, factures et publicités de fournisseurs de matériels artistiques (crayons, céramique, verre, etc.) (E 1-222). Viennent ensuite les dossiers concernant la participation de l’artiste à des projets architecturaux et, notamment à la monumentale sculpture métallique réalisée par Picasso à Chicago (E 223-235). Cette série comprend également quelques inventaires d'oeuvres de l’artiste (E 236-238), ainsi que des demandes à adressées à Picasso pour une expertise d’œuvres (E239-272).  

La série inclut, ensuite, la correspondance passive avec des sociétés de gestion des droits d’auteur et se référant à la diffusion et l’exploitation de l’œuvre picassienne (E 273-325), mais aussi des demandes de reproduction, des imprimés illustrés par l’artiste et, surtout, des pièces liées aux expositions, conférences ou lectures publiques (cartons d’invitation, affiches, etc.) (E 273-430).  

Une troisième partie regroupe les lettres reçues de différentes institutions culturelles, tant en France qu’à l’étranger : musées et bibliothèques, universités et écoles d’art, biennales et expositions, institutions et associations culturelles, artistiques et intellectuelles (E 431-1064). La série se clôt par différentes fournitures et papiers retrouvés dans le fonds: papiers vierges, buvards, cartouches d’encres, etc. (E 1065-1072).  



La série F contient des documents retraçant les liens de Picasso avec son pays natal, l’Espagne, et l’aide apportée par l’artiste aux citoyens victimes de la guerre civile et de la dictature de Francisco Franco. Elle rassemble notamment les lettres reçues d'organismes et d’associations politiques espagnols. La correspondance regroupée ici thématiquement suit l'ordre suivant : relations avec les institutions publiques (ministères, ambassades, mairies) (F 1-5), les anciens combattants (F 6-18), les partis politiques (F 19-21) et les syndicats (F 22-23), les associations politiques (F 24-29), les mouvements pour la Paix (F 30-31), les associations franco-espagnoles (F 32-34), les associations de femmes (F 35-36) et les associations et organismes catalans (F 44-48).  
Elle est complétée par la correspondance relative à l’amnistie pour les prisonniers politiques (F 49-52), les échanges avec les comités d’aide aux réfugiés espagnols (F 53-70) et les comités de défense aux artistes espagnols (F 71), ainsi que les dons aux profits des Espagnols (F 72-75). La série se conclut par une documentation imprimée en langue espagnole (presse, tracts, etc.) couvrant une période assez large (de 1916 à 1964) et concernant l’Espagne, et plus en particulier les thèmes de la guerre et la politique (F 76-91).  
 


Picasso, homme public, a également reçu une abondante correspondance de la part de partis politiques français et étrangers, en particulier après son adhésion au parti communiste en 1944, solennellement annoncée dans le journal L’Humanité. La série G, consacrée à l’activité politique de l’artiste, permet de traverser les grands événements de l’histoire nationale et internationale et d’analyser et comprendre l’engagement de l’artiste.  
On y trouve les échanges de l’artiste avec les organisations et mouvements politiques en France, notamment avec le parti communiste (G 1-63), et à l’étranger (G64-252), les associations civiles (résistants, fusillés, juifs, etc.) et d’anciens combattants (G 253-366), les mouvements pour la paix et les droits de l'homme (G 367-417), ainsi que les associations caritatives (G 418-677).   



Le fonds s’achève avec la série H, qui constitue la documentation reçue par Picasso ou issue de la correspondance.La série est composée d’une collection de Lit-tout, un moniteur de la presse auquel Picasso était abonné et qui couvre la période 1919-1960, avec quelques lacunes à partir de 1948 (H 1-36).  
On y trouve, ensuite, coupures de presse (H 37-89), journaux (H 90-302), manuscrits et maquettes d’ouvrages adressés à l’artiste (H 303-441), affiches (H 442), calendriers (H 443), cartons et livrets d’invitation à des expositions ou des manifestations culturelles (H 444-557), courriers publicitaires, brochures, prospectus et catalogues conservés par l’artiste (H 558-582), plans et mémoires techniques (H 583-587), tracts culturels (H 588), des images, illustrations, partitions et couvertures de livres (H589-591). La série se termine par les enveloppes vides, doublons et le varia de la correspondance du fonds (H 592-596).

 

 

Tri et éliminations

Ce fonds n'a subi aucune élimination.

 

 

Accroissement 

Fonds clos

 

 

Mode de classement 

De 1980 à 1991, la correspondance générale reçue par Picasso fut séparée de la correspondance dite sérielle, reçue d'admirateurs ou de détracteurs anonymes, et elle fit l'objet d'un premier classement alphabétique par nom de scripteur, sous la direction d'Odile Krakovitch, conservateur général aux Archives nationales, aidée de Marie-Laure Bernadac, conservateur au musée Picasso, et de Laurence Marceilhac-Berton, chargée d'études documentaires. En 1981, les photographies furent séparées des archives papier pour un traitement spécifique, repris depuis par Anne Baldassari, conservateur au musée Picasso, puis par Sylvie Fresnault, chargée d’études documentaires, et ensuite par Violette Andrés et Laura Couvreur, chargées du fonds photographique du musée.  

De septembre 2001 à juillet 2002, le classement et l'inventaire des archives papier ont été repris par Claire Sibille, conservateur aux Archives nationales, et Laurence Madeline, conservateur et responsable des archives écrites au musée, aidées de Sylvie Fresnault, chargée d'études documentaires, Pascale Pin, Caroline Masson, Catherine Albou et Mélanie Rollet, stagiaires.  


Le plan de classement d'ensemble du fonds Picasso a été validé par la Direction des Archives de France et par un conseil scientifique composé de Marie-Paule Arnauld, directeur du Centre historique des Archives nationales, Christine Nougaret, conservateur général responsable de la Section des archives privées du Centre historique des Archives nationales, Gérard Régnier, directeur du Musée national Picasso-Paris, Isabelle Le Masne de Chermont, Direction des Musées de France, et Olivier Corpet, Institut Mémoires d'édition  contemporaine. Il s'inspire des modèles de plan de classement de fonds privés. Il existe en effet des invariants dans le classement de fonds privés : séparation des papiers personnels et des papiers de fonction, distinction entre correspondance active (minutes de lettres expédiées) et correspondance passive (lettres reçues par le producteur du fonds), progression du général au particulier.  

 

Le plan de classement adopté comprend huit parties, prenant en compte le mieux possible la personnalité de Picasso et la particularité du fonds d'archives qu'il a produit :  

  • Papiers et objets personnels, documents comptables et patrimoniaux (série A) 

  • Écrits, compositions graphiques de Picasso (série B)

  • Correspondance reçue :

    • Correspondance générale reçue par Picasso et classée dans l’ordre alphabétique des noms des scripteurs (série C) 

    • Correspondance sérielle reçue d’admirateurs, détracteurs, solliciteurs divers (série D) 

    • Correspondance relative à l’œuvre artistique (série E) 

    • Correspondance sur Picasso et l’Espagne (série F)

    • Correspondance relative à Picasso et la vie politique, sociale et syndicale (série G) 

  • Documentation reçue et/ou rassemblée par Picasso et/ou extraite de la correspondance (série H) 

     

Depuis le chantier de 2000-2001 qui a permis de réaliser et publier le premier inventaire du fonds Picasso, plusieurs archivistes paléographes ont eu la charge du fonds. Laure Collignon (2011-2016) et Isabelle Rouge-Ducos (2017-2020), assistées notamment de Sandrine Nicollieret de plusieurs stagiaires ont enrichi l’outil de gestion de descriptions et d’instruments de recherche. 


En 2022-2023, dans le cadre de la préparation des différents chantiers liés à l’ouverture du Centre d’études Picasso (CEP), le Musée national Picasso-Paris a entrepris différents travaux sur le fonds (reclassement de dossiers, réintégration de pièces et rajouts de références dans l’inventaire à partir notamment d’instruments de recherche thématiques réalisés, comptabilisation, reconditionnement et estampillage des pièces).   


Le travail de récolement du fonds, entrepris par Cécile Gomez, a permis de relever d’autres incohérences : pièces similaires classées dans des parties distinctes du plan de classement, analyses erronées, pièces jointes séparées des lettres d’origines et décrites selon leur typologie ou en hors format avec une nouvelle cote, modalités de comptage des pièces différents selon les séries/dossiers. Le projet de numérisation du fonds à des fins de conservation et la mise en ligne d’une partie des archives aurait rendu d’autant plus visibles les problèmes de classement. Il était nécessaire d’y remédier sans toutefois revenir sur le plan de classement adopté en 2001-2002.  
Ainsi, il a été décidé, en accord avec la Mission archives du ministère de la Culture et la section des Archives privées (Archives nationales), d’inclure dans le plan de classement les intégrations réalisées depuis 2001 (de nombreux cartons d’invitation, la correspondance de Dona Maria Picasso, des journaux) et de procéder à des remaniements légers du plan de classement. Des reclassements ciblés ont été opérés (les fournisseurs d’aliments, de mobiliers et les factures téléphoniques étaient présents en série A et E et ont tous été regroupés en série A; les lieux identifiés comme des ateliers n’en étaient pas et ainsi l’ensemble des dossiers correspondants aux biens immobiliers ont été transférés en série A2). 
Le travail de reclassement a été effectué par Cécile Gomez (séries A, D et E) et Lola Boccassini (séries B, C, F, G et H).   


 

On trouve toujours ici les distinctions opérées entre les séries : 

  • La série A contient toujours quelques documents personnels isolés de Pablo Picasso. Y est maintenant regroupée la totalité de la correspondance relative à son patrimoine (pour la plupart des factures et relevés de comptes provenant notamment de la série E). Les prospectus qui s’y trouvaient, ainsi que le vaste ensemble de courriers publicitaires, brochures, prospectus, catalogues non intégrés jusqu’à présent à l’inventaire on rejoint la série H.  

     

  • La série B a été très sollicitée durant les vingt dernières années et de nombreuses pièces ont été intégrées dans cette série (notamment des enveloppes avec des notes manuscrites de Picasso, extraites des autres séries). Un travail d’identification des périodes des croquis (pour la plupart non datés) a été effectué avec Johan Popelard, conservateur du patrimoine au Musée national Picasso-Paris. La série a été reclassée par typologie (poèmes, déclaration publique, pièce de théâtre, lettres, signatures, croquis, découpages, pliages). Un inventaire à la pièce est en cours.  

     

  • La série C est considérée comme la série de la correspondance à contenu par rapport à la série D (sérielle, quantitative) et aux séries E, F et G (thématiques).  D’après les notes des archivistes ayant travaillé sur le classement de 2001-2002, plusieurs critères étaient appliqués pour replacer une lettre en série C (un admirateur, illustre inconnu, adressant plusieurs longues lettres qui finissent par faire sens ; annotations manuscrites de Picasso dans la marge ; remerciement pour un cadeau ou souvenir d'une rencontre attestant de l'existence d'un contact effectif entre l'artiste et l'auteur de la lettre ; recommandations d’un proche de Picasso ; qualité du scripteur – scripteur connu).    
    De nombreuses lettres toujours présentes en série C auraient toute leur place en série E (des lettres de graveurs, de maisons d’édition, etc.), en série G (de l’Ambassade de Cuba). Inversement, des courriers avec la mention «?ojo?» se trouvent en série E, mais également en série D, voire en série B.  
    Avec les possibilités de recherche offertes par Internet pour identifier les scripteurs, les réintégrations dans les séries thématiques initiées lors du reclassement de 2001-2002 auraient pu se poursuivre, mais le choix a été fait, en concertation avec la section des Archives privées (Archives nationales), de conserver la série C en l’état et de n’y intégrer que les lettres laissées de côté et partiellement réintégrées par les équipes durant les vingt dernières années (principalement de maisons d’édition) ou d’illustres retrouvées au moment de la remise en ordre de la série D. Les hors format (auparavant cotés), ainsi que des manuscrits (issus de la H et isolés de la correspondance) ont rejoint leur lettre d’origine.  
    Un travail important de reclassement a été nécessaire, notamment chez les scripteurs célèbres pour lesquels les pièces sortaient régulièrement.   
    Le classement de la série fait partie de son histoire, avec toutes ses incohérences. Les liens entre les différents scripteurs pourront être fait avec la mise en ligne du fonds, et notamment la description à la pièce de cette série. 

     

  • La série D a conservé son classement typologique. Celui-ci a été repris pour les requêtes diverses (qui ont toutes été passées en revue et pour la plupart réintégrées dans de nouvelles catégories). Si la correspondance des « requêtes diverses » a été systématique, il peut rester dans cette série de la correspondance « à contenu » non identifiée. Les cartons d’invitations à des manifestations culturelles, artistiques et mondaines et à des expositions avaient été complétés et avaient fait l’objet d’un classement plus fin entre 2002 et 2020 (artiste, expositions de Picasso, expositions de groupe). Ils ont été intégrés à la série H, s’agissant de pièces extraites des correspondances de l’ensemble du fonds et non spécifiquement de cette série D.   

     

  • Les séries E, F, G sont des séries thématiques. Certains dossiers de ces séries ont conservé leur description pièce à pièce réalisée en 2001-2002.   
    La série E consacrée à l’œuvre artistique s’est enrichie de plusieurs pièces relatives aux expositions organisées du vivant de Picasso et notamment des pressbook (ex. livres d’or de la série H). Les anciens dossiers relatifs aux « ateliers » ont été déplacés en série A, ceux-ci étant composés principalement de factures (électricité, etc.) et concernaient plus largement la gestion mobilière et immobilière de Picasso. Les dossiers de la série ont été regroupés dans quatre grandes parties : création et authentification, diffusion et exploitation de l’œuvre, relations avec les institutions culturelles, fournitures. Ces dossiers thématiques avaient été constitués par regroupement de correspondance en 2001-2002.  

     

  • Les séries F et G ont conservé leur classement thématique, avec quelques nouvelles analyses. La série F est enrichie d’une analyse plus fine à la suite des travaux de Géraldine Mercier, boursière immersion du Labex création, art, patrimoine, qui a rédigé un inventaire analytique en 2016. Ce travail de description a été repris par Lola Boccassini afin d’harmoniser le contenu des analyses.  

  • La série H contient, l’ensemble de la documentation reçue et/ou rassemblée par Picasso lui-même et/ou extraite de la correspondance lors du travail de classement. Nous y trouvons un bel ensemble de cartons d’invitation à des expositions et catalogues listant les œuvres des artistes exposés, classés par date (expositions collectives) ou par ordre alphabétique (expositions individuelles et livrets-catalogues contenant les listes d’œuvres). Ces documents offrent un riche répertoire du panorama artistique contemporain, notamment européen, des années 1920 jusqu’au début des années 1970.   
    De nombreux prospectus conservés, mais non intégrés à l’inventaire initial ont été également retrouvés. Ils étaient classés par thématique. Le classement a été affiné et les pièces intégrées en série H. Cet ensemble de documents publicitaires, très visuels, a toute sa place dans le fonds lorsqu’on connaît l’importance de l’image chez Picasso.  
     

Le classement actuel n’est pas sans défauts, mais il est aussi le reflet de l’historique des différents classements et des choix qui ont été opérés à ces moments. Des problèmes de dispersion de lettres d’un même scripteur peuvent toujours exister. Une thématique peut être traitée en série E, F ou G et devoir être complétée par une archive d’un scripteur conservée en série C. On trouvera aussi des cartons d’invitation en série A, E, C et H. Ainsi, un même document aurait pu être classé à au moins deux endroits du fonds. 


Enfin, afin de permettre un usage des archives correspondant aux besoins du musée (prêts de pièces pour des expositions), il a été décidé de recoter le fonds afin de permettre le prêt à la pièce. Auparavant, les articles étaient cotés au contenant au niveau de chaque série, et non au dossier. Il était nécessaire de distinguer le niveau intellectuel de classement et de description du contenant (conditionnement matériel). Le niveau de description des articles est donc maintenant le dossier ou le sous-dossier. Il est possible, pour certaines séries ou pour certains dossiers de choisir d’autres niveaux (partie de dossier, pièce).  

 

 

Conditions d'accès

Le Musée national Picasso-Paris a engagé début 2022 un vaste programme de traitement des archives écrites dont il a la garde, dans la perspective de l'ouverture prochaine du Centre d'Etudes Picasso, prévue pour l’année 2025. Dans ce contexte, les archives écrites ne seront pas consultables avant l’ouverture du Centre d’Etudes Picasso.

 

 

Conditions de reproduction

Reproduction sur autorisation de la présidence du musée Picasso et des ayants droit (de Picasso et/ou des scripteurs)

 

 

Langue et écriture des documents

Français, Espagnol (Castillan et Catalan), Anglais, Italien, Allemand, Grec, Chinois, Japonais, Russe, Hébreu

 

 

Bibliographie

1. Généralités

 

2. Catalogues raisonnés

 

3. Monographies

 

4. Souvenirs, écrits et correspondances

 

 

5. Catalogues de collections des musées

France

Musée Picasso d'Antibes :

Musée national Picasso-Paris :

Autres musées :

Espagne

Etats-Unis

 

6. Catalogues d’exposition

 

 

Documents en relation 

1. France

Paris. Musée national Picasso-Paris :

Archives photographiques provenant des archives personnelles de Pablo Picasso (APPH, environ 18 000 photographies classées par thématique - sujet, lieux, auteurs).
Archives Brassaï (1899-1984), photographe (MP 2011-11-2 à 43, 2011-12) : lettres de Brassaï à Pablo Picasso, texte tapuscrit, avec notes, de Picasso et la photographie, et notes pour Conversations avec Picasso.
Archives André Breton (1896-1966), poète (MP 2003-5 à 2003-9)?: poèmes de Pablo Picasso et écrits d’André Breton.
Archives Paul Eluard (1895-1952), poète (MP 3652) : carnet manuscrit avec choix de poèmes copiés en 1940 à l’attention de Pablo Picasso.
Archives Dora Maar (1907-1997), artiste : (MP 1998-32 à 88, 338 à 410, 414, 416 à 419, 421-422, 424 et 426) : poèmes, lettres, cartes postales et messages divers.
Archives don Barry Joule, écrivain (MP 2004-1 à 18 et 20 à 38) : reproductions et découpages d’œuvres de Pablo Picasso par Francis Bacon.
Archives don Bernard Poissonnier, marchand d’art (MP 1989-2 et 1989-3) : lettres et cartes postales de Pablo Picasso à Guillaume Apollinaire et documents concernant le monument d’Apollinaire exécuté par Picasso.
Autres archives inscrites à l’inventaire du musée (1990-2, 1993-6, 2001-2, 2007-1, 2008-4) : courriers manuscrits de Pablo Picasso à Guillaume Apollinaire.
Poèmes de Pablo Picasso écrits entre 1934 et 1939 (MP 3663-1 à 3663-270).
Fonds Pablo Picasso (FP) : ouvrages, magazines, bandes dessinées et d’autres imprimés provenant de la bibliothèque personnelle de Pablo Picasso.

Paris. Collège de France :

Fonds Michel Leiris (1901-1990), ethnographe et écrivain (FR_751052331_FML) : quelques lettres à Pablo Picasso.
Pierrefitte-sur-Seine. Archives nationales :

Fonds Maurice Thorez (1900-1964), homme politique (626 AP) : affaire du portrait de Staline par Picasso dans les Lettres françaises en 1953, avec brouillon manuscrit de communiqué de Maurice Thorez (626 AP 50).
Céret, Musée d’art moderne :

Pièces isolées : lettres de Pablo Picasso à Frank Burty Haviland et d’Eva Gouel à Joséphine Haviland.

 

2. Espagne

Barcelone. Museu Picasso, bibliothèque :

Collection Brigitte Bauer (1931-2005), historienne : documentation sur Pablo Picasso et sur le catalogue raisonné de ses œuvres.
Collection David Douglas Duncan (1916-2018), photojournaliste : photographies de Pablo Picasso (1950-1980).
Collection Francesc Mélich (1916-2018), photographe : photographies d’œuvres de Pablo Picasso prises en 1959 et en 1970.
Collection de GustauGiliEsteve (1906-1992) et Anna M. Torra (1908-1989), collectionneurs : affiches, cartons d’invitations, presse, albums photographiques et documentation sur Pablo Picasso (années 1930-1980).
Collection Joan Vidal Ventosa (1880-1966), peintre et photographe : correspondance avec Jaime Sabartés et photographies.
Collection Lucien Clergue (1934-2013), photographe : photographies de Pablo Picasso.
Collection Jaime Sabartés (1881-1968), poète et secrétaire particulier de Pablo Picasso : correspondance, notamment avec Pablo Picasso.
Collection de la galerie Sala Esteva : photographies des œuvres de Pablo Picasso exposées en Espagne en 1936.
 

3. Royaume-Uni

Edimbourg. Scottish national Gallery :

Fonds Roland Penrose (1900-1984), artiste et poète (GMA A35/1/1/RPA580) : notes prises par Roland Penrose à la suite des visites faites à Pablo Picasso entre 1936 et 1957.

 

4. États-Unis

Harvard. Harvard Theatre Collection :

Collection Howard D. Rothschild (mort en 1989), artiste et collectionneur, sur les ballets russes de Serge Diaghilev (MS Thr 414) : dessins de costumes par Picasso.
Los Angeles. Getty Research Institute for the History of Art and the Humanities :

Fonds Douglas Cooper (1911-1984), collectionneur : correspondance reçue de Picasso.
Fonds Edouard-Léon-Théodore Mesens (1920-1971), galeriste et promoteur du surréalisme en Belgique et en Angleterre : correspondance reçue de Picasso, 1953.
Fonds James ThrallSoby (1928-1975), auteur, critique et éditeur d'art, vice-président du Museum of modern art : correspondance reçue de Picasso.
New-York. Museum of Modern Art :

Fonds Jane Fluegel, éditeur associé du département des publications du Museum of Modern Art de 1967 à 1981 : correspondance avec différentes institutions relative à des droits de reproduction d'œuvres, de Picasso notamment.
Fonds Margaret Potter, Associate Curator du département de peinture et de sculpture du Museum of Modern Art, de 1968 à 1971 : correspondance, photographies et documentation rassemblés pour l'exposition de 1971 "Quatre Américains à Paris : les collections de Gertrude Stein et de sa famille".
Fonds William Slattery Lieberman (1924-), conservateur au Museum of Modern Art:correspondanceéchangée avec Claude Picasso.
Washington. Archives of American Art, Smithsonian Institution :

Fonds Jacques Seligmann (1858-1923), Germain Seligman (1893-1978), galeristes et marchands d'art : lettres reçues de Picasso, 1936-1937, 1948.
Yale. Bibliothèque de l'Université de Yale :

Fonds Gertrude Stein (1874-1946) et Alice B. Toklas (1877-1967), mécènes : (YCAL MSS 76), collection Gertrude Stein et Alice B. Toklas (YCAL MSS 77), collection Leo Stein (YCAL MSS 78), contenant notamment des lettres de Pablo et d'Olga Picasso.

 

 

Règles et conventions

Instrument de recherche rédigé conformément à la norme générale et internationale de description archivistique (ISAD-G) du Conseil international des archives, troisième édition, 2024.

 

 

Auteur(s) de l'instrument de recherche

L. Madeline, C. Sibille et S. Fresnault ; mis à jour par L. Boccassini, C. Gomez et S. Zimbardi

 

 

Date de la dernière mise à jour 

13/06/2024