Michel Leiris : vestige des images et prestiges de la peinture

Ce travail repose sur l'étude d'une œuvre, celle de Michel Leiris, dans le cadre d'une problématique plus générale touchant aux rapports entre peinture et écriture : transferts, confrontations, alliances et refus. Ces rapports mutuels sont soumis a la reconnaissance d'une séparation radicale des signes qui fonde pour une part essentielle les jeux de l'écriture face au visible. Leiris fait passer la confrontation de l'écriture et de la peinture, du regard et du langage, par la reconnaissance, ludique et théorique, de cet écart. Le vestige des images autobiographiques, la passion du regard ethnographique, les jeux visuels du poème et le gout pour certains types de spectacles (tauromachie et opéra) y contribuent autant et plus que le discours amical sur le prestige des peintres contemporains : Masson, Miro, Giacometti, Picasso, Lam, Bacon. Un parcours des textes consacres a chacun de ces peintres a permis de mettre a jour certains éléments fondateurs de la poétique leirisienne de la peinture, qui se trouvent être aussi les enjeux de la poésie, de l'autobiographie, et de l'ethnographie : étude attentive et exaltée d'une langue secrète, jeux systématique sur les signifiants, et singulièrement sur les noms propres, reconnaissance de l'altérite et éthique de la subjectivité, fascination de la présence et interrogation incessante des images du corps. On a fait appel à des lectures croisées inspirées par la textanalyse, sans négliger l'histoire des circonstances et des amitiés.

Ressources documentaires

Musée national Picasso-Paris