Faisant partie des nombreuses études et variations sur le thème des arlequins et des artistes itinérants de la période rose et proche du profil ascétique des Deux Saltimbanques [cat. MP1893] réalisé la même année, cette gravure s’inscrit néanmoins dans une série de portraits de Madeleine, compagne de Picasso en 1904. La première ébauche sur l’épreuve laisse en effet apparaître un chignon tel que le portait la jeune femme et un torse plus frontal. Le résultat final montre un buste de profil plus menu et un crâne à découvert. D’aspect androgyne, les traits fins du visage aux pommettes saillantes rappellent toutefois la physionomie de Madeleine. Cette finesse du rendu témoigne également des qualités plastiques du subtil et délicat jeu de tailles de Picasso qui donne de la profondeur au modelé. Bien que Werner Spies[^1] rapproche cette gravure d’un buste d’homme attribué à Pisanello (Louvre, inv. 2321), Bernhard Geiser et Brigitte Baer [^2] s’accordent à dire que cette planche est une réplique de Jeune Femme en chemise (Tate, N04720) s’apparente à la gravureTête de femme, de profil (Madeleine) (MP1894) exécutée au même moment.

[^1]:* Pablo Picasso. Eine Ausstellung zum hundertsten Geburtstag. Werke aus der Sammlung*, Marina Picasso, Werner Spies (dir.), Munich, Haus der Kunst München, 14 février-20 avril 1981 ; Cologne, Josef-Haubrich-Kunsthalle Köln, 11 août-11 octobre 1981 ; Francfort, Städtische Galerie im Städelschen Kunstinstitut, 22 octobre 1981-10 janvier 1982 ; Zurich, Kunsthaus Zürich, 29 janvier-18 mars 1982, Munich, Prestel, 1981, p. 24. [^2]:Brigitte Baer, d’après Bernhard Geiser, Picasso peintre-graveur. Catalogue raisonné de l'oeuvre gravé et lithographié et des monotypes, 1899-1972, Berne, Kornfeld, 1986-1996, vol. 1, note 1, p. 25.